Billet du jour
Parce qu'il y a des jours où on a besoin de vider son sac, ou de dire des petites anecdotes...
Un retour 6 ans après...
L'actualité fait que je reviens sur ce blog.
Beaucoup de choses ont changé.
Nounours, après avoir été exploitant agricole, est redevenu ouvrier (moins de stress) pas trop loin de chez nous
Je travaille toujours, à 80%, et j'essaye de monter en grade.
Nous sommes tous les deux pompiers, même si pour l'instant des problèmes de santé nous tiennent éloignés de la caserne
L'ado rebelle est devenu un beau jeune homme responsable. Etudiant sur Lyon, pompier volontaire comme ses parents, il nous rend fier de lui tous les jours un peu plus.
Tiff est désormais une vraie ado qui approche des 15 ans. Elle est en 4ème, a un copain (...) et suit les traces de son frère en étant Jeune Sapeur Pompier. Malgré ses difficultés (elle est multidys), elle s'accroche au collège comme aux pompiers.
Tilili est une ado mini chef du haut de ses 13 ans. Elle aussi est en 4ème (avec un an d'avance) et a repris l'équitation depuis septembre. Elle joue également de la clarinette et fait partie de l'harmonie de notre village.
Mélo est une préado de 11 ans passionnée de rugby (elle y joue depuis 5 ans). Elle prépare son entrée au collège
Tétine a désormais 8 ans et demi. Nous avons entamé en septembre des démarches au CMP car elle a des grosses difficultés en plus de ses troubles dys. Une suspicion de TDAH, mais pour l'instant, tout est suspendu pour le bilan et la prise en charge...
Floflo est venue agrandir la famille il y a eu 3 ans hier. Bébé pilule, nous avons appris la nouvelle à 6 mois de grossesse. Un peu dur à digérer mais maintenant elle mène son monde à la baguette...
Voilà où nous en sommes, en ce jour de mars 2020...
Burn out
On veut assurer partout.
A la maison. Malgré l'ado qui pousse tellement tout le monde à bout que l'ambiance à la maison est invivable; qui refuse de participer aux tâches ménagères; qui travaille quand il y pense et quand ça lui plait au collège, et qui oublie régulièrement ses affaires ce qui lui a déjà coûté deux heures de colle et lui fait pendre au nez une convocation chez le principal. Malgré la deuxième qui commence à virer préado, et fait ses petites crises entre ses rendez-vous à l'orthodontiste et à l'orthophoniste. Malgré le linge à tenir à jour, la maison à ranger et nettoyer, les courses à faire, les repas à préparer, la paperasse à s'occuper...
Au travail. Malgré le changement de rythme en étant repassé à plein temps, ce qui n'est pas arrivé depuis 7 ans. Malgré la route, matin et soir, qui nous bouffe avant même d'avoir commencé. Malgré le boulot, qu'on veut toujours faire vite et bien, au cas où. Malgré les ordres, pas toujours logiques, malgré les contre-ordres qui arrivent souvent (toujours?) quand le boulot a été fait et qu'il faut le défaire. Malgré la reconnaissance qui n'existe pas. mais c'est pas grave, on est un exécutif, il y a une hiérarchie, et on n'a ni à comprendre, ni à discuter; on n'est qu'un numéro. Mais grâce aux collègues, qui nous font passer la journée dans la bonne humeur.
Avec notre homme. Qui est mal au travail. Parce que c'est la crise et que le boulot n'est plus là, tout comme la passion du métier. Parce que les salaires ne suivent pas et qu'il faut tout vérifier chaque mois. Parce que retourner 15 ans en arrière fait du bien et ouvre des perspectives, mais c'est aller vers l'inconnu, sans aucune certitudes.
Et à un moment ça pète. Pour un contre-ordre de trop, ou un gâteau qui déborde de son moule.
Et cet engrenage qui tournait parfaitement s'enraye pour un grain de sable.
C'est dans ces moments-là qu'on voit les vrais amis. Il y a ceux qui font les ignorants. Et il y a ceux qui proposent une promenade. Ou même une discussion autour d'un café. Ils ne diront pas "c'est rien, ça va passer". Peut-être parce qu'ils sont déjà passé par là. peut-être juste parce qu'ils comprennent. Et c'est ça le plus important.
Alors on se bat, et on cherche des solutions. Car les cachets aident à dormir et à récupérer, mais ne résolvent pas les problèmes.
L'ado, on monte à dossier, et on espère qu'il sera pris en internat. Il verra qu'ailleurs aussi il y a des règles. Il remontera également ses notes. Plus qu'à croiser les doigts pour que ça passe.
L'homme, un rendez-vous pour voir ce qui est possible de faire pour son rêve. En attendant, s'accrocher, en espérant que ça reparte.
Le boulot, pas grand chose à faire. A part tenter les concours pour changer. Et demander une mutation. mais je viens d'arriver sur le poste, alors peu de chance de l'avoir...
Mais c'est dans ces moments-là qu'on voit les failles dans sa famille aussi. Et c'est le plus douloureux.
Elle est sensée être un pilier, une personne vers qui on se réfugie et on se confie en cas de souci. Elle n'a jamais été comme ça. Je n'ai jamais été assez bien pour elle, je n'ai pas fait les bons choix. Et encore dans ces moments, les choix faits ne lui plaisent pas, donc elle ne cherche même pas à savoir ce qui va pas. Pourtant elle l'a vécu aussi, même si ce n'était qu'au travail. Mais elle avait le droit. Elle a un travail important, donc c'est normal. Moi...
Alors je continue le chemin, sans forcément penser à elle. et sans savoir où il me mène...
La grande rentrée
Jour J, on y est.
Aujourd'hui, je reprends à plein temps. 6 ans que ce n'était pas arrivé, et à l'époque je travaillais à quelques minutes de la maison. Puis j'ai enchainé le temps partiel à 80%, congé maternité, re-80%, re congé maternité, congé parental, puis 50%. Et aujourd'hui on y est.
Ce sera aussi la première rentrée que ni Nounours ni moi n'assurerons. Mardi (et mercredi pour Tétine), les filles feront leur rentrée avec Super Nounou. Qui c'est Super Nounou? C'est notre baby-sitter qui devient notre garde à domicile à compter de demain. Elle a un CAP petite enfance mais ne trouvais pas de boulot fixe et veut tenter le concours d'ATSEM, et quatre enfants au périscolaire matin et soir, ça nous coûtait un bras. Et vu que les impôts considèrent qu'à 6 ans les enfants peuvent se garder tout seul, donc pas d'aide des impôts (enfin si, pour Tétine).
Alors après des heures de calcul, j'en suis arrivé à la conclusion qu'à terme ça me coûtait moins cher d'embaucher quelqu'un à domicile que de mettre mes louloutes au périscolaire, grâce aux aides de la CAF (vu que Tétine a moins de 6 ans), et au crédit d'impôt (pour emploi à domicile). Bien sûr faut avancer l'argent, mais les filles vont se réveiller 3/4h plus tard, faire leurs devoirs tranquille à la maison, être douchées quand j'arrive (donc bien moins la course). Et surtout, elles pourront continuer leurs activités le mercredi après-midi, ce qu'elles n'auraient pas pu faire avec le périsco (bah oui, ils vont pas faire les navettes). Et comme j'ai embauché notre baby-sitter, je m'épargne la corvée des entretiens d'embauche.
Cette rentrée, c'est aussi la mise en place des nouveaux rythmes scolaires. Avant de critiquer je vais attendre de voir comment ça se passe, surtout qu'ici ils ont fait des efforts. C'est regroupé sur un après-midi par semaine, 2 classes par après-midi, et ils ont rameuté pas mal d'associations, de clubs et de prestataires: tennis, croix-rouge, sécurité routière, poterie, musique... Pour nous, ça nous coûte 15 euros par enfant pour l'année. Les filles y vont toutes (chacune un jour, sinon ce serait pas drôle).
Donc voilà. Les attestations d'assurance scolaire sont imprimées, les carnets de vaccinations copiés, les cartables prêts, les tenues et chaussures aussi.
Plus qu'à attendre...
Dernière ligne droite avant Noël
Et voilà, dans 7 jours c'est Noël. A cette heure-ci, les enfants auront ouvert leurs cadeaux, et nous aurons fêté Noël en famille le midi. Nous serons sur la route pour rentrer chez nous, après avoir laissé Tiff et Lili au bons soins de ma mère pour quelques jours.
Les préparatifs? Le repas est décidé et au congélateur, les cadeaux sont achetés et cachés à part deux qu'il me reste à emballer. Les décorations extérieures sont installées, le sapin est fait. Et les tenues des enfants pour le 25 sont dans ma penderie.
Pour la journée du 24, j'ai reçu aujourd'hui la Pandacraft, et j'attends encore la Chouettebox (je vous raconterai dans un prochain article ce que j'en pense). Sans oublier l'atelier pâtisserie le matin pour préparer le dessert, et quelques films achetés en plus pour avoir le choix le soir.
Maintenant, on attend, le compte à rebours a commencé.
Demain, c'est mon dernier jour de travail avant les vacances. Vendredi, j'emmène Nala suivre un cours pour chiot, puis je vais faire les courses (bah oui, il faut bien manger quand même). Samedi, Nounours veut emmener les enfants au resto pendant que je vais me faire poser des ongles en gel (histoire de cacher mes ongles rongés et pouvoir faire quelques tatouages d'ongle). Dimanche machines. Et lundi préparation des bagages des filles.
J-6 avant le réveillon...
Lettre ouverte aux hommes de ma vie.
A mon géniteur: Tu as joué au père les 14 premières années de ma vie car tu en avais le droit. Je ne sais pas si tu en avais envie, mais je sais qu'au fil des ans ce n'est pas ce que je voulais. Je ne te respectais pas, tu me terrorisais. Loin d'être mon héros, mon modèle, j'avais peur de toi, de tes réactions. Surtout quand tu avais bu. Et tu buvais souvent. Ces gestes, ces humiliations, ces mises en danger... A force de batailles, je n'ai plus eu à aller chez toi. Il a fallu du temps pour que je réalise tout ce qui s'était passé, et surtout que tu ne changeais jamais. Aller au fonds du puits pour espérer remonter. Puis j'ai réappris à vivre, à manger. Avec beaucoup de temps et de douceurs de ceux qui m'aiment, j'ai réappris à faire confiance, et à aimer. Alors j'ai pu me reconstruire sans toi, malgré toi. Tu as tellement bien caché ton jeu toutes ces années que j'ai perdu la moitié de ma famille dans mon combat pour m'en sortir.
Aujourd'hui je vais bien. Mais je n'oublie pas. Et je ne pardonne pas.
A mon papa, mon père adoptif: On s'est connu au moment où j'étais au plus mal. Et quand j'ai vu que tu aimais ma mère et que tu voulais faire partie de mes proches, j'ai mal réagi. Je me suis battue. Je ne voulais pas te faire de place dans ma vie. Comment faire confiance à un homme? Des années de patience de ta part, de mots durs et claquement de portes de la mienne. Mais j'ai vu que tu étais sincère et ne cherchais pas à me blesser. Et la carapace est peu à peu tombée. Tu es peu à peu devenu mon confident, mon papa. Maintenant je suis plus proche de toi que de n'importe qui, et je suis fière de porter légalement ton nom (en nom de jeune fille) et d'être ta fille depuis que tu m'as adoptée.
A mon Nounours, mon chéri: La première fois que je t'ai vu, je savais que ce serais toi. Pourtant, nous sommes les deux opposés: tu es un homme de la campagne, je suis une pure citadine. Tu es du matin, je suis du soir. Tu es manuel, je suis cérébrale. Seule notre caractère explosif nous rassemble, autant qu'il provoque un feu d'artifice dans nos disputes. Mais des orages et des tempêtes, on en a traversé, et nous sommes toujours là. Quand nous nous sommes installés ensemble seulement 10 jours après avoir fait connaissance, peu de gens croyaient à notre histoire. Depuis les mauvaises langues ont appris à se taire. Pour preuve de notre amour, 7 ans de mariage, 5 enfants, une maison à notre image. Et tu sais quoi, je t'aime encore plus qu'au premier jour. Tu as appris à te servir d'internet, et c'est moi qui ai choisi notre petit village d'à peine 1000 habitants pour y construire notre nid. J'aime autant tes défauts que tes qualités, et je sais que tu seras toujours là pour me protéger.
A mon fils, mon ainé: On m'avait dit: "tu es trop jeune, tu ne t'en sortiras pas". Et pourtant tu es là, et tu fais ma fierté. Alors oui, ce n'est pas simple tous les jours. Entre l'absence de ton père au quotidien (deux jours par semaine c'est trop court) et le fait que tu rentres dans l'adolescence et ses turbulences, c'est difficile. Je fais mes armes en tant que mère avec les différentes phases de l'enfance et l'adolescence, et en tant qu'ainé, tu payes les pots cassés. Pour tout arranger, avec ta précocité, tu n'es en phase ni avec les enfants de ton âge (qui n'ont pas les mêmes raisonnements), ni avec ceux de ta classe (qui n'ont pas la même maturité et les mêmes jeux). Je ne sais pas toujours comment réagir avec toi, mais je suis là. Je suis fière de toi.